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Apprivoise-moi
Flambe, mon amant. En toi, je viens me réfugier, perdre trente kilos, vivre librement loin des gadgets. Je monte sur toi, allongée comme Loti sur la tombe d'Aziyadé, comme " La Terre" de Rodin. Le pari de Pascal n'est pas sans intérêt et il me semble cesser d'être pari dans son Mémorial dont j'ai donné le texte dans un article de mon blog d'overblog. Proche des jansénistes et je crois de La Fronde. Le Mémorial est de toute beauté : vous le trouverez aussi via google.
"La Terre" de Rodin est une femme allongée à plat ventre, comme cachée. La cassure de son dos au niveau des omoplates m'a toujours profondément émue, si bien que j'ai une collection de croquis de cette femme désespérée, et ce désespoir est dans ce que je nomme " cassure du dos". Marie B, qu'en penses-tu? Mes mains sentent. Le sable flambe encore tandis que le soleil s'en va passer la nuit, ailleurs. Pourquoi n'apprivoise-t-il pas la terre désespérée?
Elle a tant besoin d'être apprivoisée, d'être touchée avec une délicatesse infinie. L'apprivoisement est magique quand il n'est qu'amour. Je n'ai rien donné d'autre à mon fils indien que les autres croyaient autiste. Il n'était que désespéré...
Esquisse d'une réponse pour Papyanar au sujet de "femme perdue".
Femme perdue? Oui, pour trop de responsabilités mises sur mes épaules, pour tous ces drames insolubles. Papyanar, si tu évoques cela, tu as raison. "Ils" ont tout cassé, et notamment ma carrière professionnelle intéressante et atypique, et maintenant, me laissent crever. Ce n'est pas sans raison que j'ai piqué mes colères contre Papaloup, bourré de fric mais refusant de m'aider en cas d'urgence. J'espère que mes lecteurs auront ri quand je l'ai traité de " fils de pute"!
Personne me protège contre les coups durs, me considère comme valable et adaptable. Je donne des conférences sans les avoir préparées, quand ceci m'est demandé mais toujours dans des lieux où je suis bénévole. Néanmoins, un rire pour une amie égyptienne de L'UNESCO. Je propose toujours aux personnes plus compétentes que moi de parler à ma place. Claudine dégustait ma conférence et s'amusait beaucoup sans corriger quoi que ce soit. A la fin, toujours hilare, elle a dit n'avoir jamais rencontré de français connaissant si bien L'Egypte!
Femme perdue experte en bénévolat dans tous ses domaine de compétences. Femme dont l'avenir est inquiétant et,bien sûr, inconnu. Je n'aurai pas les moyens de financer ma vieillesse, raison pour laquelle je parle de suicide.
Aziza, peux-tu lire mon marc de café?
Aziza poussa un hurlement et je lui ai dit que je savais ce qu'elle voyait dans ma tasse de café. Ya, Aziza, que dirais-tu aujourd'hui?Nous étions sur la terrasse et tu étais terrifiée...L'arabe égyptien était encore frais en moi, et nous nous comprîmes à demi mots. Je n'oublie pas ta réaction à mon arrivée, enlevant mon voile et mes manches longues : " ici, ce n'est pas nécessaire". J'avais observé l'habillement des hôtesses de l'air saoudiennes : pantalon, haut avec manches longues, voile.
Sophiana était là, in utero, et Aziza prit la tasse de sa mère qui m'utilisait, ponctuellement, comme interprète, mais très vite, Aziza m'interrogea : " Il n'y a pas de père?". " Ne le dis à personne" ai-je répondu, choquant Aziza qui n'aimait pas que je doute de son silence. Nous fûmes reçues chez une de ses soeurs, et tous voulaient me faire manger de quoi retrouver des forces. Je vis arriver des sabots de bovins, et pris un air interloqué comme si ceci était interdit par ma religion....si bien que les sabots retournèrent à la cuisine!
Ya Aziza, j'ai beaucoup ri avec toi, et il paraît que sur la fin de ta vie, tu parlais sans cesse de Madame Charloutte et de moi. Nous reçûmes une lettre de ton neveu, nous apprenant ta mort. Je t'ai conduite dans les ruelles du Caire et tu disais que je connaissais mieux Le Caire que toi. Un curé un peu godiche vint loger dans cette maison d'une soeur allemande, à côté de Tahir. La chambre avait été nettoyé avec soin mais le curé conta le lendemain comment il avait allumé des bougies pour chasser les moustiques, sans succès. Chaque fois que ce curé racontait sa mésaventure, encouragé par Aziza nous voyant arriver, le matin, les coupables potentiels venant prendre un café, un fou rire rejoignait l'ensemble des personnes " barrarit, barrarit". Les moustiques étaient mes puces!
Art et désert ont une relation sponsale.
La vie a ses épreuves. En ce cas, tous les refuges sont bons, le mien étant le désert ainsi que la voix de l'ami. Il me semble avoir évoqué ce tableau de Rembrandt mais je ne sais plus sur quel blog. Il s'agit du retour de l'enfant prodigue dont je vous ai dit que les mains dudit père posées sur les épaules du fils prodigue n'étaient pas deux mains masculines, mais une main d'homme et une main de femme! Dieu est Père et Mère, et bien au-delà....Je vous donne une référence qui me semble intéressante : "Le retour de l'enfant prodigue" d'Henri J.M Nouwen ed poche Albin Michel.
A côté, le numéro 96 Dossier de L'Art sur Léonard de Vinci avec des croquis à la sanguine, couleur qui me bouleverse. Aux revues d'art, j'ajoute celle de l'archéologie. J'ai fait des croquis de champs de fouille. Je pense vous avoir déjà donné cette référence : www.mondedelabible.com qui se définit comm une revue d'art, d'histoire et d'archéologie. J'ai un numéro splendide sur les recherches concernant les moines du désert en Egypte, la réouverture du musée copte du Caire, les manuscrits du Qûmran. (Numéro 177 mai-juin 2007).
Vous me lisez souvent alliant désert et sculpture. Un petit livre de bon aloi à montrer dans une bibliothèque et dont les reproductions et les textes sont merveilleux : " Camille Claudel" sous titre " la femme blessée " de Dominique Bona aux éditions du huitième jour.
Salaud de pauvre!
L'argile ocre m'attend à l'atelier de sculpture mais je crains ne pas pouvoir m'y rendre à cause de France Telecom. Le 22 à ASNIERES est plus facile à atteindre. Maktub! Il paraît que les sacs où sont nos paiements sont bordéliques, sans doute, autant que ces papiers jaunes de Bank of India à Calcutta. Candide, j'étais rentrée dans ce bureau pour avoir un document. L'employé nonchalant ne s'intéressait qu'au ventilateur !!!
N'ayons pas d'a priori, j'ai reçu une lettre charmante du cinq mai donc de demain. Je veux du boulot! Marre,marre,marre et non sans danger...A quoi bon poursuivre les confessions de Jérémie dont vous ne connaissez que les lamentations...
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Tres beau et touchant texte,merci de me le faire partager avec émotion
je t'embrasse affectueusement Élisabeth
Je ne cesse de me battre en quête d'issue.